2024 NAWMP Update - Francais
Sommaire
Créé en réponse au déclin des populations de sauvagine, le Plan nord-américain de gestion de la sauvagine (P N A G S) est un modèle pour la conservation de la sauvagine et de l’habitat de la sauvagine à l’échelle du continent, depuis trente ans au Mexique et près de quatre décennies au Canada et aux États-Unis. Le partenariat du P N A G S a évolué et connu un succès extraordinaire au fil des ans.
Une grande partie des réalisations du P N A G S sont attribuables aux travaux menés dans le cadre de plans conjoints régionaux aux États-Unis et au Canada. Au Mexique, deux plans conjoints ont été mis en oeuvre, mais une grande partie des travaux sont effectués dans les unités de gestion pour la conservation des espèces sauvages (une carte des plans conjoints et des unités de gestion pour la conservation des espèces sauvages est présentée à l’annexe A). Le gouvernement fédéral mexicain est propriétaire de tous les plans d’eau, et il s’agit évidemment d’un élément crucial pour l’atteinte des objectifs du P N A G S.
La mise à jour du P N A G S de 2024 présente un bilan des progrès réalisés en vue de l’atteinte des objectifs établis dans la révision
de 2012, décrits dans l’addenda de 2014 (P N A G S, 2014) et mis au point dans la mise à jour de 2018. Le présent document comprend aussi des recommandations à l’intention des décideurs, qui prennent en compte les conditions changeantes et les nouvelles
possibilités de conservation prometteuses. Il s’agit là d’une occasion unique de mobiliser les partenaires du P N A G S, de même que de nouveaux partenaires éventuels, et d’intensifier les efforts afin d’atteindre les objectifs relatifs aux populations de sauvagine, à l’habitat de la sauvagine et aux gens.
Bien que le P N A G S soit un succès et que les effectifs de sauvagine soient relativement élevés actuellement, l’ampleur et le rythme de la perte d’habitat pourraient compromettre l’atteinte de l’objectif de maintien des populations continentales de sauvagine. Les terres qui soutiennent les populations de sauvagine ne sont pas statiques; ils subissent d’importants changements au fil des cycles naturels d’humidité et de sécheresse, et sont de plus en plus touchés par les perturbations humaines, comme l’intensification de l’agriculture, le développement urbain et industriel et la demande croissante d’eau. En outre, les changements climatiques ont des effets connus (p. ex. élévation du niveau de la mer) et des répercussions moins bien comprises, qui peuvent exacerber les difficultés rencontrées dans le cadre des initiatives du P N A G S visant à conserver de l’habitat pour la sauvagine, d’autres espèces d’oiseaux et l’ensemble de la biodiversité.
La perte de milieux humides demeure une menace généralisée. Une étude récente sur la situation et les tendances aux États-Unis
indique que les pertes de milieux humides subies de 2009 à 2019 ont cru de 50 % par rapport à la période de 10 ans précédente.
Environ 670 000 acres de milieux humides palustres végétalisés ont été perdues au cours de cette période, ce à quoi s’ajoutent
d’importantes pertes de milieux humides des cuvettes des prairies (Lang et coll., 2024). Au Canada, de nombreuses juridictions ne
bénéficient pas de législation compréhensive pour la protection des milieux humides et de récentes décisions juridiques aux États-
Unis pourraient affaiblir les protections en place. Dans le cadre du partenariat du P N A G S, il sera crucial de trouver des mesures
novatrices pour accroître la cadence et la portée de la conservation et de la restauration de l’habitat dans tout le continent, et il faudra le faire rapidement pour maintenir les populations de sauvagine aux niveaux souhaités.
Le nord des Grandes Plaines est probablement la région où l’enjeu de la perte d’habitat est le plus criant, car une proportion importante de la sauvagine continentale y est produite chaque année. Dans les Grandes Plaines, la perte de prairies avoisine les 70 % : 32 millions d’acres ont été perdues depuis 2012, et 1,6 million d’acres ont été perdues en 2021 (Fonds mondial pour la nature, 2023). Dans la région des Marmites torrentielles des Prairies et du plan conjoint des habitats des Prairies, il est estimé que le taux annuel de perte de prairies est de 0,23 %, ce qui est alarmant. Au cours de la prochaine décennie, la perte de prairies non perturbées devrait être de 7 à 25 fois plus rapide que la mise en oeuvre de mesures de protection (Fields et Barnes, 2019).